Excellences,
Madame, Monsieur les membres d’honneur de l’ASBL FINS/WINS
Mesdames, Messieurs les membres du Conseil d’Administration de l’ASBL FINS/WINS
Honorables invités,
Chers amis,
C’est pour moi un immense plaisir et je ressens une émotion particulière en prenant la parole en cette occasion exceptionnelle. Je voudrais, au nom des membres du Conseil d’Administration et d’honneur de l’ASBL FINS/WINS vous souhaiter la bienvenue et vous dire combien nous nous sentons honorer par votre présence à cette modeste cérémonie de lancement officiel des activités de notre ASBL Femmes Interface Nord-Sud (FINS).
Il s’agit, certes, d’une ASBL dont l’officialisation des activités aurait pu se faire comme pour la plupart de celles qui se créent ici ou ailleurs. Toutefois, si nous avions tenu à vous convier à cette soirée c’est pour vous faire connaître la spécificité de notre démarche associative; partager nos rêves, ambitions et espoirs d’un autre monde; un monde où l’univers des impossibles peut devenir possible; un monde où les inégalités et exclusions peuvent faire place à l’intégration et l’équité, en un mot un monde où le progrès, le développement durable et véritablement humain se conçoivent dans la fraternité et la solidarité entre les peuples du Nord et du Sud.
Ceci étant, permettez-moi, distingués invités, de vous présenter succinctement l’ASBL FINS. Lors de cette présentation, je m’efforcerai de mettre l’accent sur ce qui fait la spécificité de notre association. Celle-ci sera articulée autour des points suivants:
L’origine et le processus de création de l’ASBL FINS, s’inscrivent dans un cadre individuel et une démarche intellectuelle, celle d’une femme du Sud qui vit depuis plus de 20 ans au Nord et qui est curieuse, d’une part, de savoir pourquoi après plus de 40 ans d’indépendances formelles, la plupart des pays du Sud, sont toujours dans une situation de malade sous perfusion en état stationnaire; et, d’autre part, celle d’une étudiante désireuse de faire des recherches doctorales à l’Institut d’études du développement de l’Université Catholique de Louvain (UCL).
En effet, après mes études de Sciences politiques orientation Relations Internationales et d’Etudes de développement, sanctionnés respectivement par les diplômes de Licence en Relations internationales et de Master (troisième cycle) avec une spécialisation en « Conception et formulation des projets », je me sui dit que la meilleure façon pour moi de comprendre cette situation des pays du Sud et de contribuer à y apporter des solutions concrètes, c’est d’approfondir la réflexion et poursuivre les recherches dans ce sens.
C’est ainsi que, grâce aux conseils avisés et soutien de ma promotrice ici présente, Professeur Isabel Yépez, et de feu Professeur Séverin Cécile Abéga mon co-promoteur, j’ai élaboré un projet de thèse et sur la thématique du « Genre et Développement. Sur la base de ce projet, j’ai été admise par la Commission doctorale à entamer une thèse à compter de l’année académique 2007-2008.
Consciente du fait que cela va nécessiter un engagement total et des sacrifices énormes, notamment aux plans personnel et familial, j’avais sollicité et obtenu des membres de mon comité d’encadrement une année exploratoire afin de mieux me préparer avant l’inscription officielle qui a eu lieu au début de cette année académique. Cette phase de préparation devait me permettre de réaliser deux objectifs: d’une part, effectuer des missions de terrain au Cameroun pour voir si je pouvais obtenir les données pertinentes ou informations nécessaires pour traiter mon sujet; et, d’autre part, faire la revue de la littérature pour cerner les contours de ma thématique et problématique.
Après avoir effectué deux séjours au Cameroun au courant de cette année 2008, j’ai pris conscience que la marginalisation et la non participation effective des femmes dans les sphères sociale, économique et politique, et surtout la pauvreté féminine ne sont pas qu’une vue de l’esprit. Certes, il y a des femmes ministres, des femmes députés, des femmes chefs d’entreprises, des femmes à des postes de direction dans l’Administration Publique. Mais combien sont-elles et quelle est leur réelle influence ? Ce n’est pas la situation encore moins la condition de ces femmes qui m’a donné l’idée de créer une ASBL.
En visitant quelques écoles et centres de santé ici et là au Cameroun ; en écoutant les témoignages des personnes rencontrées; en lisant les journaux et en regardant la télévision, je me suis rendu compte du gouffre qu’il y a entre le Nord et le Sud, notamment en termes d’accessibilité aux services essentiels de santé (soins primaires, santé maternelle et infantile, etc.) et de l’éducation formelle, non formelle et à la formation professionnelle.
Pour mieux appréhender la situation, j’ai consulté les statistiques nationales du pays. Les données objectives sont éloquentes. Elles confirment mon postulat selon lequel les catégories des populations les plus touchées sont les femmes et les enfants (surtout dans les villages ou régions enclavées). D’où le questionnement : dois-je me limiter à mon rôle de chercheuse en quête de données pour sa recherche académique ou faire quelque chose pour contribuer à apporter un tant soit peu des réponses concrètes à cette situation de souffrance humaine et de précarisation et ?
En partageant cette préoccupation avec mes proches, mon époux ici présent, et quelques amis dans les milieux universitaires, j’ai eu l’assurance que mener une recherche académique et agir ne sont pas incompatibles. D’ailleurs, m’ont-ils rassurés, une thèse devra nécessairement avoir un double enjeu: -- Scientifique (qui consiste à contribuer à l’amélioration du savoir dans un champ disciplinaire donné), et pratique (il s’agit de proposer des solutions et d’apporter des réponses concrètes aux problèmes de société). D’où le déclic ayant conduit à la fondation de l’ASBL FINS/WINS.